Veuillez noter que le dispositif des livres jumeaux n’est pas mon idée. Je me suis fortement inspirée de cet article écrit par Catherine Boissy en mars 2018 sur le blogue J’enseigne avec la littérature jeunesse. J’en profite aussi pour vous mentionner que cet article n’est pas sponsorisé par les éditions Auzou Québec. Je n’ai pas non plus reçu ces livres gratuitement.
L’automne dernier, j’ai fait l’achat de livres en double avec la ferme intention d’utiliser en classe le dispositif des livres jumeaux. Comme indique son nom, les livres jumeaux sont deux livres identiques lus par des partenaires de lecture. Il s’agit d’une variante très intéressante de la lecture à deux puisque ce dispositif permet aux partenaires de faire une lecture de façon autonome, d’échanger ensemble sur cette même lecture et ainsi valider leur compréhension. Les quatre dimensions de la lecture sont alors forcément sollicitées.
Le choix des livres
J’ai regardé chacune des collections dans ma bibliothèque de classe afin de choisir des livres qui soient à la pointure de la plupart de mes élèves. Après quelques semaines de réflexion, j’ai opté pour quelques séries des éditions Auzou Québec : Madie, Fou du hockey, Fou du soccer et L’académie des étincelles. J’affectionne particulièrement ces livres puisqu’ils ont de gros caractères. Ils sont aussi bien illustrés et tout en couleurs et abordent des thèmes qui intéressent mes élèves de deuxième et troisième année.
Les pochettes
Puisque chacune des minutes en classe est importante, je voulais que ce dispositif roule rondement et que mes élèves soient le plus autonome possible. C’est pourquoi j’ai pensé à préparer des pochettes pour chacune des équipes. Dans celles-ci, j’ai placé :
- un livre et son doublon,
- des papillons autocollants (Post-it®),
- des yeux lecteurs et
- des aide-mémoires.
Les papillons autocollants serviront à déterminer l’arrêt pendant la lecture et à prendre des notes. Les élèves dessinent parfois de petits pictogrammes pour se rappeler des informations importantes rencontrées pendant leur lecture. Les yeux lecteurs servent à motiver les élèves moins fluides en lecture et à les aider à bien suivre. Les aide-mémoires quant à eux leur permettent d’être le plus autonomes possible puisqu’ils leur rappellent par exemple la marche à suivre ou encore ce qu’est le rappel du texte. Téléchargez-les gratuitement en cliquant ici.
Les partenaires de lecture
Afin de bien vivre ces temps de lecture, il est important de bien pairer les partenaires. Je fais moi-même les dyades pour éviter que deux élèves rencontrant des difficultés en lecture ou au niveau du comportement se retrouvent ensemble. Je change les partenaires quelques fois durant l’année scolaire. J’ai donc affiché un carton sur lequel on y retrouve le nom des élèves sur des papillons autocollants pour qu’iels puissent facilement se rappeler de leur partenaire. Les papillons autocollants me permettent aussi de facilement changer les dyades sans refaire le carton à chaque fois que j’effectue des changements.
Le fonctionnement
La façon dont fonctionne ce dispositif est assez simple. Les deux partenaires se rejoignent avec le matériel nécessaire. Je demande à mes élèves de prendre leur pochette (qu’iels ont choisi lors de la première séance de lecture) et un livre dans leur pile à lire. Certains.es apportent aussi un crayon pour prendre des notes pendant leur lecture. Je leur permets de se placer un peu partout dans la classe en n’étant toutefois pas trop près d’une autre équipe. Après s’être installés.es, je leur demande de prendre les livres jumeaux dans leur pochette et de déterminer où iels arrêteront leur lecture. Une autre raison pour laquelle j’aime les romans Auzou Mini est que les chapitres sont généralement juste de la bonne longueur pour le temps que j’alloue à ce dispositif. Celui-ci est d’environ vingt minutes. Lorsque les élèves ont déterminé où iels s’arrêteront, celleux-ci se placent dos à dos pour lire. Quand les élèves rencontrent leur papillon autocollant, iels arrêtent leur lecture. Si leur partenaire n’a pas terminé de lire, celleux-ci doivent prendre le livre de leur pile à lire en attendant. Dès que les deux partenaires ont terminé leur lecture, iels doivent discuter à propos de ce qu’iels ont lu. Plusieurs choix s’offrent à elleux. Les élèves peuvent :
- faire le rappel du texte,
- discuter des nouvelles informations apprises,
- faire des prédictions,
- parler des personnages et de leurs actions,
- faire des liens avec ce qu’iels connaissent ou encore
- s’aider à comprendre des mots plus difficiles.
Lorsque j’ai introduit ce dispositif, j’ai enseigné mes attentes avec des exemples et des contre-exemples en m’appuyant sur le tableau d’ancrage que j’avais préparé préalablement. Les choix pour la discussion ont été enseignés progressivement (depuis le début de l’année) avant l’introduction des livres jumeaux. Tout ce que j’ai eu à faire est de réactiver chacun d’entre eux un par un pendant une mini-leçon précédant chacun des temps de lecture.
Les obstacles
Bien que ce dispositif soit rempli de bienfaits, j’ai rencontré quelques obstacles lors de son implantation. Heureusement, j’avais déjà réfléchi à la plupart d’entre eux.
Vu que les élèves sont en équipe de deux, qu’est-ce que je dois faire si l’un.e d’entre elleux est absent.e?
L’élève dont le.la partenaire est absent.e ne devrait en principe pas poursuivre la lecture du livre. Lorsque cela survient, je lui demande de prendre un livre de sa pile à lire, de déterminer l’arrêt de sa lecture et, lorsqu’iel a terminé, iel vient me rejoindre pour discuter de sa lecture avec moi.
Vu que les deux partenaires n’ont pas le même niveau de lecture, qu’est-ce que je fais si l’un.e des deux finit toujours avant l’autre?
Les deux partenaires n’étant pas du même niveau en lecture, il est normal que l’un.e des deux partenaires finissent plus vite que l’autre, raison pour laquelle je leur demande d’apporter un livre de leur pile à lire. Ils peuvent alors faire de la lecture à soi en attendant que leur partenaire finisse sa lecture.
Vu que les deux partenaires n’ont pas le même niveau de lecture, je fais quoi si un livre est trop difficile pour l’un d’entre eux?
Si un livre s’avère trop difficile pour l’un des deux partenaires, l’arrêt sera placé moins loin. Au contraire, si un livre est trop facile pour la dyade, il est bien d’avoir préalablement prévu quelques doublons supplémentaires pour que les partenaires choisissent un autre livre à lire lorsqu’ils auront terminé.
En somme, je suis bien heureuse d’avoir intégré ce dispositif dans mon enseignement. En plus de travailler les quatre dimensions de la lecture, il permet aux élèves d’être plus autonomes et davantage motivés.es par rapport à la lecture. J’espère que cet article aura su répondre à vos questions ou peut-être vous aura-t-il convaincu de travailler avec les livres jumeaux en classe. Si des questions persistent, n’hésitez pas à les poser en commentaire. Il me fera plaisir d’y répondre. À bientôt!
monica.nolet says
Bonjour et merci pour ce partage. Je vais essayer d’implanter ceci en classe avec mes 2e année. Petite question.. Dans cet articles, tu parles de trois choix de livres jumeaux. Est-ce que tu as une choix différent pour chaque groupe? Monica
frechette.stephanie says
Désolée pour le délai de réponse. Votre commentaire était tombé dans les indésirables. Je ne suis pas certaine de comprendre votre question puisque je n’ai qu’un seul groupe d’élèves, habituellement entre 15 et 22 élèves.