À l’école où je suis cette année, il y avait une planification commune en lecture, en écriture et en sciences (les savoirs et les stratégies répartis selon les niveaux et ce pour chacun des mois). Ayant une classe de deuxième et troisième année, je me devais de bien regarder celle-ci. J’ai évidemment dû dérogé à quelques reprises pour faire adonner les notions. Il arrivait aussi qu’une notion soit dans la planification d’un des deux niveaux sans être dans l’autre. Par exemple, l’initiation à la poésie se retrouvait dans la planification de troisième année, mais pas dans celle de deuxième année. J’ai tout de même introduit la poésie auprès de tous mes élèves.
Peu après notre retour en classe après le confinement, j’ai fait un rappel aux élèves. « C’est quoi un ver? C’est quoi une strophe? Et une rime? » (Au fait, j’ai toujours dit « un rime ». Je me sens bête.) Nous avons aussi analysé des poèmes afin de faire ces observations : lettres majuscules en début de ver (même si la phrase n’est pas terminée), point en fin de phrase (et non à la fin de chaque ver) et phrase sur plusieurs vers. J’ai beaucoup aimé la collection Poésies pour zinzins de François Gravel publiée chez Foulire. Je m’en suis servi pour l’analyse et pour en lire aux élèves pour le plaisir. #nonsponsorisé
Nous avons par la suite écrit un poème collaboratif à propos d’un robot (nous étions inspirés après avoir lu une partie d’un tome de la collection Poésies pour zinzins) puis un autre en lien avec un citron en portant attention aux vers, aux strophes et aux rimes. J’ai par la suite proposé à mes élèves de composer des poèmes fruités. Pourquoi fruités? Ceux-ci devaient tous être en lien avec un fruit, celui de leur choix. Ils devaient contenir au moins une strophe de quatre vers ainsi que des rimes. Les élèves ont donc commencé par faire un plan dans leur carnet d’auteur. J’ai proposé aux élèves de faire un schéma de type toile d’araignée ayant au centre le nom du fruit choisi. Ils devaient écrire tout autour des mots qui rimaient avec leur fruit. Cet exercice avait pour but de leur donner une ligne directrice pendant l’écriture de leur(s) strophe(s).
Les élèves ont par la suite débuté l’écriture d’une première strophe dans leur carnet d’auteur. La plupart d’entre eux s’en sont tenus à l’écriture d’une seule strophe de quatre vers, mais quelques-uns d’entre eux ont poussé un peu plus loin l’exercice en ajoutant des vers à leur strophe ou en écrivant même une deuxième strophe. À mesure que leur écriture avançait, ils prenaient goût à partager leur travail en lisant ce qu’ils avaient écrit à haute voix. Cela m’a permis de leur donner rapidement de la rétroaction pendant leur processus d’écriture. Lorsqu’ils avaient terminé, ceux-ci devaient bien sûr réviser et corriger leur poème en faisant leur démarche d’autocorrection habituelle tout en tenant compte des observations mentionnées plus haut.
Avant le confinement, je projetais faire des arts plastiques en lien avec le mois de la nutrition (mars). Nous devions créer des fruits en découpant différentes petites formes dans des cartons de nuance de couleur qu’on peut trouver dans les quincailleries dans la section de la peinture. La situation étant ce qu’elle est, j’ai décidé de modifier la technique utilisée. Au lieu de procéder par collage, j’ai demandé aux élèves de tracer des triangles avec un crayon de plomb puis de remplir ces triangles avec des crayons de couleur en bois. Ils devaient utiliser la même couleur, mais dans des tons différents. Quelques élèves n’avaient pas suffisamment de tons différents, donc j’ai affiché la roue des couleurs au tableau pour les aider à choisir d’autres couleurs qui se rapprochaient de celle choisie. Ayant demandé aux moins trois tons différents, ceux qui n’avaient qu’un seul crayon devaient sélectionner deux autres couleurs en regardant la roue. Par exemple, les élèves qui n’avaient qu’un crayon vert devait prendre un crayon bleu ainsi qu’un jaune pour compléter. J’ai aussi abordé la valeur avec eux. Leur ayant demandé d’utiliser des crayons de couleur en bois plutôt qu’en feutre, ils pouvaient colorier pâle en ne pressant pas trop fort et appliquer une plus grande pression pour un coloriage plus foncé.
Les résultats étant plutôt intéressants, autant pour les poèmes que pour les créations artistiques, j’ai suggéré aux élèves de faire un recueil de poésie. Ils ont évidemment adhéré immédiatement à cette idée. J’ai demandé aux élèves d’écrire leur poème au propre (après que les erreurs aient été corrigées au préalable) sur une feuille lignée que je leur ai fournie. Ensuite, j’ai numérisé chacune des créations artistiques et transcrit les poèmes. J’ai finalement imprimé un recueil pour chacun des élèves. Ce n’est pas le plus esthétique des recueils, mais ils étaient très fiers de celui-ci. Ils ont bien hâte de le rapporter à la maison à la fin de l’année. #covid19
J’ai adoré faire ce projet avec mes élèves. Je n’hésiterai pas à le refaire dans le futur. Je le conserverai précieusement. Et vous, de quelle(s) façon(s) abordez-vous la poésie en classe?
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