En explorant le site web Enseigner dehors, j’ai découvert le projet « Histoire à bouger » proposé par Priscilla Belleau. Ce projet amène les élèves à écrire une histoire pour les élèves du préscolaire. Bien que je ne sois pas le cerveau derrière ce projet, j’aimerais tout de même partager la façon dont je l’ai mis en œuvre dans ma classe et présenter une ressource que j’ai créée pour accompagner les élèves tout au long de celui-ci.
Nous avons réalisé ce projet en hiver, mais il aurait tout aussi bien pu être mené au printemps ou à l’automne. En choisissant l’hiver, nous avons pu faire un parallèle avec notre thème en sciences en lien avec l’adaptation des animaux à l’hiver.
Le projet en bref
Les élèves doivent rédiger une histoire pour les élèves du préscolaire en respectant le schéma narratif en cinq temps et en intégrant les cinq quatre sens. L’histoire doit se dérouler dans la forêt pendant la saison actuelle. Le personnage principal doit être un animal de la forêt, en hivernation dans notre cas, pour rester cohérents.es avec la saison et nos apprentissages. Cet animal doit être en quête de nourriture. Pour permettre aux élèves du préscolaire de s’immerger dans le rôle du personnage principal, les élèves doivent ajouter des consignes et des questions dans leur texte. Exemples : Avance en faisant trois bonds dans la neige. Touche la neige. Est-elle brûlante ou glaciale? Le projet se termine avec une sortie en forêt avec les élèves du préscolaire, durant laquelle les élèves lisent leur histoire.
Dans cet article, je vais décrire avec le plus de détails possible le processus d’écriture que nous avons suivi. Étant donné les nombreuses étapes du projet, nous y avons consacré quatre semaines.
Semaine 1
La première semaine a été dédiée à une sortie en forêt durant laquelle les élèves ont noté leurs perceptions sensorielles. Pour des raisons de sécurité, j’ai exclu le goût afin d’éviter que les élèves ne consomment des éléments non comestibles. Avant de se lancer, j’ai lu à mes élèves le texte modèle proposé sur Enseigner dehors. J’ai aussi conçu préalablement une fiche pour les aider à structurer leurs observations. (Voir Fiche 1)



Le jour suivant, nous avons commencé à planifier l’histoire. J’ai demandé aux élèves de respecter le schéma narratif en cinq temps et d’intégrer les cinq quatre sens. J’ai créé une deuxième fiche pour les guider dans cette étape de planification. (Voir Fiche 2)
Semaine 2
Durant la deuxième semaine, j’ai enseigné plusieurs mini-leçons en lien avec entre autres la phrase interrogative, la phrase impérative, les adjectifs et les marqueurs de relation. Ces mini-leçons ont été suivies de courtes périodes d’écriture durant lesquelles les élèves pouvaient appliquer ce qu’iels avaient appris.
Une fois l’écriture terminée, les élèves devaient réviser leur texte. À cette étape, je demande toujours à mes élèves de relire leur texte à voix haute, puis de le lire à leur partenaire d’écriture pour apporter les modifications nécessaires. Les élèves peuvent alors ajouter, supprimer, remplacer ou déplacer des mots ou des idées. Le partenaire joue un rôle crucial à cette étape puisqu’iel donne son point de vue sur le texte. Les partenaires consultent les tableaux d’ancrage créés lors de chaque mini-leçon pour les aider dans leur révision. J’ai aussi mis une liste de vérification à la disposition de mes élèves. (Voir Fiche 3)
Semaine 3
La troisième semaine a été consacrée à la correction des textes et à leur mise au propre. Les élèves ont travaillé avec soin pour s’assurer que leur histoire soit prête à être présentée.
Semaine 4
Après trois semaines de travail intensif, les élèves se sont pratiqués.es à lire leur histoire pour que leur lecture soit fluide et rythmée. Avec leur partenaire, iels devaient la lire à plusieurs reprises en portant leur attention sur différentes composantes : l’exactitude des mots, le respect de la ponctuation, le volume, le débit, la lecture par groupe de mots et l’expression.
Puis, vers la fin de le semaine, nous avons amené les élèves du préscolaire en forêt pour leur lire les histoires à bouger. Ce moment a été l’occasion pour les plus jeunes de vivre une expérience immersive et interactive, tout en permettant à mes élèves de voir leurs efforts récompensés.



Pour obtenir les fiches dont il est question dans l’article, je vous invite à télécharger cette ressource gratuite en cliquant ici.
Ce projet a eu de nombreux bénéfices éducatifs. Il a mobilisé les élèves en les sortant de la routine de la classe et en les engageant dans un projet créatif et motivant. Le décloisonnement entre les niveaux a permis de renforcer les liens entre les élèves de quatrième et cinquième année et celleux du préscolaire, favorisant un sentiment de responsabilité et d’empathie. En se mettant à la place d’un lectorat plus jeune, les élèves ont développé leur capacité à adapter leur vocabulaire et leur style d’écriture. La fierté ressentie lors de la présentation finale a été un élément clé de la réussite de ce projet.
En somme, le projet « Histoire à Bouger » a été une expérience enrichissante tant pour les élèves que pour les enseignantes. Il a permis de développer des compétences variées, allant de l’écriture à la collaboration entre les niveaux, tout en offrant une approche ludique et immersive de l’apprentissage. Ce type de projet démontre aussi l’importance de l’enseignement en plein air pour créer des expériences éducatives mémorables et significatives.

Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.